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Les bassins de la piscine dEysines chauffs aux nergies renouvelable

Située dans le Domaine du Pinsan, un espace « naturel aménagé » de 50 ha où se concentrent l’ensemble des équipements sportifs, la piscine d’Eysines « fuyait de partout », se souvient Olivier Tastet, maire adjoint de la ville en charge des sports. L’équipe municipale décide alors, en 2015, d’engager sa rénovation. Construite en 1975, la piscine avait fait son temps ; les 4 couloirs dans un bassin de 25 m ne parvenaient plus à accueillir les scolaires et particuliers toujours plus nombreux. L’ancien équipement est, depuis mai 2019, remplacé par une piscine exemplaire du point de vue écologique.

En association avec la ville du Haillan voisine qui porte également le projet, les élus d’Eysines décident en 2015 d’adopter la logique croisée du principe « éviter, réduire, compenser » pour la conception aussi bien que pour l’exploitation de la piscine qu’ils imaginent. Autrement dit, poursuit Olivier Tastet, « l’idée était de réduire au maximum les consommations d’énergie et d’eau, de réutiliser tout de ce qui pouvait l’être et de chauffer avec des énergies renouvelables ». Le tout, en maintenant le budget à un niveau acceptable : « la réhabilitation de l’existant aurait coûté plus de 2,5 millions nets, on ne devait donc pas dépasser ce plafond pour les travaux. Quant à l’exploitation, le coût social devait passer en dessous de celui l’ancienne piscine, à savoir 450 000 € par an. Pour y parvenir, on s’est un peu arraché les cheveux ! », résume Jean-Michel Bousquet, directeur général des services de la ville d’Eysines, qui a suivi le projet depuis son début.

Des économies…

L’équipe d’Eysines, qui a piloté le projet en maîtrise d’ouvrage directe avec une assistance, a investi une grande diversité de processus techniques. Outre une bonne isolation, les volumes à chauffer ont été réduits et les éclairages tous choisis en Led.

Grâce à un système de traitement performant, incluant notamment des lampes à UV, et à une ventilation naturelle maîtrisée, le remplacement d’eau a pu être considérablement abaissé : 52 litres par baigneur et par jour contre 152 l/j/baigneur auparavant. Autant d’eau en moins à chauffer. Par ailleurs, le choix de l’inox comme matériau pour les bassins (contrairement au béton et au carrelage) participe également aux économies de fonctionnement : « moins soumis aux fissurations et sans aspérité, il se salit moins, ce qui nous permet de réduire le taux de chloration de l’eau et la fréquence de vidange des bassins », détaille Jean-Michel Bousquet. S’il s’avère plus cher à l’investissement, l’inox révèle ainsi son intérêt lorsqu’on appréhende le coût global dans le long terme.

Du recyclage…

En ce qui concerne le chauffage, poste de dépenses particulièrement élevées dans l’exploitation d’une piscine, Eysines et Le Haillan ont joué également sur plusieurs tableaux. Les apports solaires sont maximisés, grâce à un haut niveau d’ensoleillement, via deux façades vitrées du bâtiment, au sud et à l’est. La chaleur de l’air humide qui s’évapore des bassins est récupérée au moyen d’une pompe à chaleur dans le processus de déshumidification, de même que celle de l’eau renouvelée qui est recyclée pour laver les filtres et arroser, après déchloration et assainissement par phytoremédiation dans un bassin de l’ancienne piscine.

Mais le gros des calories qui réchauffent l’eau et les bâtiments (2 200 m²) est fourni par un réseau de chaleur, alimenté par des plaquettes de bois : « il a été construit en même temps que la piscine. Il permet de faire fonctionner en permanence la chaudière bois de 200 kilowatts (kW), explique Jean-Michel Bousquet, les plaquettes sont d’origine départementale et issues de coupes d’éclaircies. La chaudière bois alimente à plus de 92 % le réseau, complétée par une chaudière gaz de 900 kW en cas de pic de froid notamment ; le réseau dessert également des vestiaires sportifs, une école de conduite privée ainsi qu’un logement de fonction. »

et au bout, le succès !

L’ancienne piscine a ainsi été remplacée par un centre aquatique composé d’un bassin sportif de 25 m (6 lignes), d’un bassin d’apprentissage, d’une pataugeoire, mais aussi d’espaces de loisirs (sauna, lagon, jacuzzi, toboggan, etc.). Le centre peut accueillir entre 40 000 et 60 000 personnes par an et a reçu plus de 43 000 personnes lors des 8 premiers mois de son ouverture.

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Kelle Repass

Update: 2024-08-22