Le recensement de la population dbute ce 20 janvier

La démographie française moins affectée par le Covid en 2021
Les conséquences démographiques de la crise sanitaire ont été moins marquées en 2021 qu'en 2020, selon le bilan annuel publié ce mardi 18 janvier par l'Insee : la mortalité, bien qu'encore anormalement élevée, a baissé et la natalité, malgré un "effet Covid" en début d'année, a légèrement remonté. Conséquence de cette double évolution : le solde naturel, qui avait atteint un plus bas historique l'an dernier (à +66.000), s'est légèrement repris, à +81.000. Également portée par le solde migratoire (+140.000), la population française a donc augmenté de 0,3% en un an, pour atteindre 67,8 millions d'habitants début 2022.
Natalité - La natalité a d'avantage résisté qu'attendu l'an dernier. Après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2020 - sans rapport avec le Covid -, elle avait commencé par reculer encore début 2021, neuf mois après le premier confinement : la crise sanitaire et ses incertitudes économiques "ont pu décourager les couples de procréer au printemps 2020" et les inciter à "reporter leurs projets de parentalité", relève l'Insee, qui évoque aussi la possible "peur de complications pendant la grossesse" et la fermeture des centres de procréation médicalement assistée durant le premier confinement. Cela s'est traduit par un décrochage de 10% des naissances entre mi-décembre 2020 et mi-février 2021, par rapport à la même période un an auparavant. Par la suite en revanche, le nombre des naissances a connu un rebond en mars et avril, puis une "forte remontée" depuis l'été. Au final, sur l'ensemble de 2021, ces évolutions ont permis de "rattraper le niveau des naissances de l'année 2020, en le dépassant même légèrement", note l'Insee : 738.000 bébés sont nés en 2021, soit 3.000 de plus que l'année précédente (+0,4%), mettant fin à une baisse continue entre 2015 et 2020. Logiquement, l'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF), qui avait lui aussi constamment diminué sur la même période, a cessé de baisser : il s'établit en 2021 à 1,83 enfant par femme, après 1,82 en 2020.
Mortalité - Sans surprise, cette deuxième année de l'épidémie a laissé des traces en termes de mortalité : en 2021, quelque 657.000 personnes sont décédées en France, soit 44.000 de plus (+7,1%) qu'en 2019, avant la pandémie. Toutefois, on a dénombré 12.000 décès de moins qu'en 2020, première année de l'épidémie, observent les démographes, qui relèvent que "la quatrième vague durant l'été 2021 a été beaucoup moins meurtrière en France métropolitaine". Pour évaluer le véritable impact du Covid sur la mortalité, explique l'Insee, il convient de prendre en compte le vieillissement de la population (qui conduit logiquement à une hausse des décès, même sans le Covid), mais aussi les progrès de la médecine qui font baisser la probabilité de mourir à un âge donné. Au final, les experts estiment que l'épidémie de Covid s'est traduite en 2021 par 35.000 décès supplémentaires, par rapport à ce qui aurait été attendu d'un point de vue statistique. En 2020, cet excédent était de 47.000.
Espérance de vie - L'espérance de vie à la naissance, qui "a tendance à augmenter chaque année", avait nettement reculé en 2020 (de 0,5 an pour les femmes et 0,6 pour les hommes). Elle s'est légèrement reprise en 2021, sans toutefois retrouver ses niveaux d'avant la pandémie, et atteint désormais 85,4 ans pour les femmes (+0,3) et 79,3 ans pour les hommes (+0,2). À ce stade, il est difficile de prévoir l'évolution future de cet indicateur.
Vieillissement - En ce début d'année 2022, "21% des personnes en France ont 65 ans ou plus et 9,8 % ont 75 ans ou plus", deux chiffres qui augmentent depuis une trentaine d'années… et vont continuer à s'accentuer "avec l’arrivée de la première génération du baby-boom dans cette tranche d’âge".
Mariages - Les mariages aussi ont connu un net rattrapage : alors que leur nombre s'était effondré de 31% en 2020, surtout pour les couples jeunes - les noces ayant été interdites pendant le premier confinement -, il a rebondi en 2021 pour retrouver quasiment son niveau de 2019, "malgré les restrictions sanitaires qui se sont poursuives tout au long de l'année", note l'Insee. "L’âge moyen des mariés de sexe différent augmente régulièrement depuis plus de vingt ans", rappelle l'Insee, qui relève une très légère baisse en 2021 . Il est aujourd'hui de 36,6 ans pour les femmes et 39,1 ans pour les hommes.
Enfants et jeunes ruraux - Le même jour que la publication de son bilan démographique 2021, l'Insee publie un focus intitulé "Entre ville et campagne, les parcours des enfants qui grandissent en zone rurale". Basé sur des chiffres de 2018, cette étude concerne pas moins de 12,3 millions d'enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans et 5,5 millions de jeunes âgés de 18 à 24 ans. Soit 30% des 3-24 ans. En sachant que pour l'Insee, la définition de territoire rural est large et inclut les communes rurales "sous forte influence des pôles" (les autres catégories étant "autonomes très peu denses", "autonomes peu denses", "sous faible influence d’un pôle").
Cette part des jeunes ruraux est évidemment dépendante des "mobilités résidentielles". De ce fait, elle est plus importante parmi les 3-13 ans, en lien avec les mobilités de familles avec jeunes enfants vers les territoires ruraux. Des arrivées a contrario moins nombreuses lorsque les enfants ont entre 14 et 17 ans. A 18 ans, le mouvement a lieu dans l'autre sens : pour certains, c'est l'heure d'un départ vers le milieu urbain, sans leur famille, principalement pour poursuivre leurs études. En 2017, "24% des jeunes ruraux de 18 ans ont changé de commune de résidence, contre 12% des jeunes urbains", indique l'Insee. En constatant que ceux qui restent en milieu rural "détiennent nettement moins souvent un baccalauréat général ou technologique" que ceux qui partent (31% contre 81%).
Un point intéressant dans cette étude, celui de la scolarisation. Et, plus précisément, le fait de ne pas être scolarisé dans sa commune de résidence. Soit par absence d’école, soit par choix des parents (en lien par exemple avec leur lieu de travail). Un tiers des 3-10 ans vont à l'école hors de leur commune, "soit trois fois plus que les enfants urbains". Trajet moyen : 9,5 kilomètres. Une fois au collège, ce sont cette fois les trois-quarts des 11-14 qui changent de commune et parcourent en moyenne 11 kilomètres. La transhumance quotidienne concerne ensuite 94% des jeunes lycéens et représente alors en moyenne 23 kilomètres.
C. Mallet, avec AFP
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo55lopqwprrSnqSepqRisaZ5y5pkqaegqrmiwMiopWaclZfCtbGMnJxmamBit6K61aKcqw%3D%3D