Airbnb se lance dans la construction de logements " partager"

Contesté dans plusieurs pays européens qui dénoncent les effets négatifs de la location saisonnière sur leurs marchés immobiliers (voir notre article ci-dessous du 2 octobre 2018), Airbnb n'en finit pas d'envoyer des signes sur les vertus supposées de son modèle. Après avoir, le 8 novembre, déployé son programme "d'aide humanitaire" Open Homes à Marseille (voir notre encadré ci-dessous), la plateforme d’hébergement entre particuliers annonce qu'elle va investir dans la construction de logements "partagés" guidée par "une conception plus humaniste (de l'habitat), tournée vers l’avenir et soucieuse des déchets".
Le projet expérimental "Backyard" ("arrière-cour" en français) vise en effet de "nouvelles manières de construire et de partager les maisons", selon un communiqué diffusé le 29 novembre par Samara, la filiale d’Airbnb chargée de développer de nouveaux projets. Les premiers prototypes seraient testés à l’automne 2019.
"Backyard n’est pas une maison, c’est une initiative pour repenser la maison"
Concernant la réalisation en elle-même, le géant californien reste pour le moins flou. Il se contente aujourd'hui de mentionner que les équipes de Backyard étudient comment les bâtiments pourraient utiliser "des techniques de fabrication sophistiquées", "les technologies de maison intelligente" ainsi que "les vastes connaissances de la communauté Airbnb pour répondre de manière réfléchie aux besoins changeants des propriétaires ou des occupants au fil du temps".
"Backyard n’est pas une maison, c’est une initiative pour repenser la maison. Les maisons sont complexes et nous adoptons une approche large, il ne s’agit pas seulement de créer une chose, mais un système qui peut faire plusieurs choses", a tenté d'expliquer Joe Gebbia, le cofondateur d’Airbnb, également aux manettes de Samara, dans une interview au magazine d’affaires américain Fast Company.
"La façon dont les bâtiments sont construits est obsolète et génère une énorme quantité de déchets. Pour faire face aux demandes du futur, qu’il s’agisse de déplacements climatiques ou de migrations rurales-urbaines, la maison doit évoluer", a-t-il développé par communiqué.
Une équipe constituée d'ingénieurs, architectes, robotistes...
Concrètement, il pourrait s’agir de construire de petites habitations préfabriquées, des maisons individuelles, des complexes avec plusieurs logements ou plus simplement de proposer des matériaux de construction écologiques et innovants. Le cofondateur d’Airbnb laisse également entendre que Backyard pourrait être une place de marché pour l’ensemble des éléments constituant un logement.
Pour travailler à ce projet, Samara recrute depuis 2017 une équipe constituée de concepteurs industriels, d’architectes, de robotistes, d’ingénieurs en mécanique, de spécialistes des matériaux ou encore de spécialistes des politiques publiques.
Août 2016, première incursion dans la construction de logements
La première incursion d'Airbnb dans le secteur de la construction de logements remonte à août 2016, avec le tout premier projet piloté par Samara. La division annonçait alors la construction d’une maison dans un village japonais désireux d’attirer les touristes mais dépourvu d’infrastructures hôtelières. Depuis, ses ambitions ont changé d’échelle.
Fin 2017, Airbnb a conclu un partenariat avec le promoteur immobilier américain Newgard Development Group pour qu’il construise des immeubles adaptés à l’hébergement d’hôtes Airbnb, créant à cette occasion une coentreprise baptisée Niido.
Le premier-né de ce partenariat est un complexe de 324 appartements situé en Floride près du parc d’attractions Walt Disney World Resort. Les locataires signent des baux d’une durée d’un an auprès de leurs propriétaires, avec la possibilité de proposer leur logement sur la plateforme 180 jours. Et si Newgard est propriétaire des murs, le bâtiment porte le nom d’Airbnb et propose des services rappelant ceux du domaine hôtelier. Sur ce modèle, Newgard s’est fixé comme objectif de construire 2.000 logements estampillés Airbnb d’ici à 2020.
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